Edito n°- 12

 

 

 

de la vie communautaire
et du rayonnement salésien

 

Lundi 24 septembre 2012

 

 

 

 

 

 

 

 

 

      Quelques amis nous adressent des petits ‘coocoo’s sympas, car, en écoutant une émission d’arrière boutique, (ce n’est pas dans le prime time de telle ou telle chaine de radio) ou en lisant le journal La Croix… ils ont découvert que le Père Louis Brisson, fondateur des Oblats de saint François de Sales vient d’être béatifié ! Autrement dit l’Eglise vient de le déclarer Bienheureux !

Les réactions vont bon train … Il y a ces « bonne fête ! » Sympa ! Puis ces «vous allez être connus, puisque Louis est reconnu ! » ou encore « Vous allez avoir plein de petits oblats ! » sous entendu vous êtes tellement peu nombreux ! …

Et puis il y a ces messages forts : "Je me réjouis avec toi et avec tes frères de cette béatification même si personnellement je ne me suis jamais trop attardé sur ces histoires de béatification qui me paraissent souvent revêtir des enjeux de pouvoirs bien humains…."  "De tout cœur avec vous pour ces jours de fête… Que le Père Louis Brisson marche toujours avec nous sur le chemin qui mène au Royaume… ! " " Dans l’article de la Croix du 20 septembre, je découvre cet homme d’exception : ‘’ Un bâtisseur qui a osé rêver, et qui s’est battu pour que ses rêves prennent corps dans la vie des hommes’’ ».

Louis Brisson est en train de se faire connaître dans sa contrée d’origine, Troyes… en Champagne !

Avoir un saint dans sa famille, parmi les ancêtres cela rend-il fier ?
En tout cas ce n’est pas un motif de tristesse ! On peut s’en réjouir, surement, car Oblat de St F. de Sales nous sommes branchés sur cette racine là !
Est-elle parfaite, pure et sans taches ? Je ne l’ai jamais pensé…
En tout cas, cela pourrait faire quelques face à face chauds entre les intégristes laïcs et les cathos … D’ailleurs le débat a été esquissé…

Ce samedi 22 septembre à la cathédrale on a applaudi la présence, naturelle, de l’évêque de Troyes, le Père Marc Stenger, qui souligne combien Louis Brisson avait « intégré le catholicisme social bien avant l’encyclique Rerum novarum du pape Léon XIII (1891). En soulignant singulièrement « sa sensibilité à défendre la dignité des travailleuses » (notamment de la bonneterie, en ce siècle de l’industrialisation naissante).
Pendant ce temps d’autres fustigeaient la présence, naturelle aussi, d’Emmanuel Vals, ministre des cultes, dans la république ! Forcement ceux qui reprochent sa présence trouvent aussi que le Fondateur des Osfs n’étaient pas parfaits ! Ils lui trouvent pas mal de défauts… (J’y reviendrai un jour je pense…) Ils relisent les mêmes événements mais avec d’autres lunettes. Ainsi disent-ils, « la journée, les filles (ouvrières de l’époque), étaient livrées par Brisson, à l’exploitation dans l’ouvroir et le soir aux religieuses qui les contraignaient à une vie quasi monacale au prétexte de les préserver de la dépravation. » Tout cela par ce Louis Brisson aurait eu, ou a eu, des « liens avec les frères Hoppenot : des industriels troyens enrichis sur le travail d’une main d’œuvre de jeunes filles.»

D’un autre côté le directeur du groupe scolaire Saint-Bernard de Troyes, nous explique que son établissement est, presque sur les lieux d’origine, de la congrégation ! Très juste ! Enfin si on laisse en gras souligné le « presque » ! Car Saint Bernard n’est pas Urbain IV ni Saint Etienne (minuscule première première école Brissonnienne rue des Terrasses) ni Saint Bernard implanté sur Saint André les Vergers : "Ma Campagne" ! Et puis Louis Brisson a d’abord répondu aux attentes de la jeunesse … par son souci du monde ouvrier ! Le Père Brisson est le défenseur d’un engagement social fort, au cœur de ce monde. C’est une force centrale et fondatrice de la congrégation en train de naître ! Pour cela: « il faut plonger dans le monde tel qu’il est, tel que nous le voyons, » même si parfois dit-il, nous trouvons qu’il est « vaste cloaque » donc qu’il ne sent pas beau, ni bon ! Il invite les Oblats à y « sauter en plein milieu et de plein pieds » … et de rajouter : « Par tous les moyens ! »
Dans une étude historique le Père R Badulcelli, Osfs, dit ceci : « Pour le Père Louis Brisson « l’engagement social ne lui parait pas comme quelque chose de surajouter à l'image de la Congrégation déjà constituée, ni comme un aspect dont elle peut se passer, ni non plus comme une concession à faire aux religieux intéressés dans les problèmes sociaux, et incapables de se soumettre aux contraintes de la salle de classe ou du confessionnal. Non, cet engagement est constitutif de la vraie idée de la Congrégation… Sans cet engagement, la Congrégation ne serait pas authentiquement elle-même. Elle trahirait "l'idée sur laquelle" elle "est fondée" et ne réaliserait pas "le sens que l'Eglise prétendait attacher à notre mission" »
Béat, Bienheureux : en avant ... pour imprimer encore l'Evangile sur terre ! Notre charisme comme Oblats consiste à vivre de l’esprit de Saint François de Sales et notre mission, est de vivre et de divulguer cet esprit salésien (Constitution 14). rajoutons, le mot sésame dans l'Institut : "tous les moyens sont bons !"

Thierry  Mollard osfs

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