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Un jour nous avons sérieusement proposer de nous appeler tous, indistinctement, ' frères !'

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« L’obéissance ne peut être restrictive, elle n’est qu’extensive ! 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Edito n°- 37

Thierry Mollard osfs

 

Comme chaque année arrive le temps du renouvellement des vœux !

En s’engageant dans la communauté, chaque religieux prononce des vœux ! Le vœu d’obéissance est ressenti dans l’entourage du religieux comme le plus complexe.

Surement qu’obéir fait appel aux commencements : jadis pilier de l’éducation de l’enfant, ce mot, qui maintes fois nous a été destiné, avait toujours un retentissement sur notre vie et devait être suivi de résultat !

Une fois posé le mot obéissance, son contraire arrive naturellement : désobéissance. Elle peut tout autant nous faire entrer dans le malaise, la soumission ou la révolte. Qui dit désobéissance ouvre la boite des incertitudes et des conséquences, des sanctions, condamnations, réprobations !

L’obéissance se trouve être, assez ordinairement, la force d’un régime militaire. Et dans l’entreprise et la vie des groupes, la notion de hiérarchie fait que certains se trouvent en position de commandement et d'autres de subordination !

Dans la vie religieuse on a distillé des mots malheureux qui stigmatisent l’obéissance en hiérarchie militaire ; on parle de « supérieur » qui est donc inférieur ? Qui est sachant qui est subissant, managers et exécutants ? Et puis « supérieur à qui, à quoi » dans une communauté fondée sur la filiation et fraternité baptismale ? Par hiérarchisation il y a même les supérieurs et les supérieurs majeurs ! Pire par économie l’expression « Supérieur Général » devient « le Général ! » Combien d’étoiles ?

Si dans la société l’obéissance est au service du bien commun, pour le fonctionnement et l’organisation pratique, dans la vie religieuse, qui ne ressemble ni à une caserne, ni à une entreprise, il en va tout autrement ! Elle a valeur théologique ! En effet l'obéissance est avant tout une attitude filiale... une écoute imprégnée de la confiance qui rend le fils accueillant à la volonté du père, assuré qu'elle sera pour son bien. » 11 mai 2008 LE SERVICE DE L'AUTORITÉ ET L'OBÉISSANCE N5

« Mon fils, écoute les avertissements de ton père, ne repousse pas les conseils de ta mère. »  (Pr 1,8)   

« Mon fils, écoute » nous voilà au cœur de l’obéissance !

François de Sales a été provoqué par les voix désespérantes d’une théologie de la prédestination !
Nous savons comment il a refusé cet enseignement, par la confiance éperdue et absolue à Dieu : « S’il ne m’est pas donné de t’aimer Seigneur dans la vie éternelle qu’il me soit au moins permis de t’aimer ici et maintenant ! »

Ce qui lui fait terminer son traité de l’Amour de Dieu par cet absolu :

« Ou aimer ou mourir : mourir et aimer.
Mourir à tout autre amour, pour vivre à celui de Jésus,
afin que nous ne mourions point éternellement ;
mais que vivant en votre amour éternel,
ô Sauveur de nos âmes, nous chantions éternellement :
Vive Jésus ! J'aime Jésus ! Vive Jésus que j'aime ! » 

A sa suite notre engagement salésien consiste à être tout à Lui ! Nul n’est besoin de faire quelque éloge de la soumission ! En avant donc, pour « obéir/écouter » c’est le choix personnel, la liberté personnelle, l’engament personnel à répondre à cette écoute, pour redire l’amour de Dieu, de soi-même, des autres, en obéissance à Dieu, à soi-même et au monde !

Deux événements vécus dans mes jeunes années de religieux où il y avait des pères et des frères !
Les frères excellaient dans le travail des mains et priaient avec l’office allégé, pour les frères ! Les pères avaient fait des études, priaient l’office et pouvaient être tentés de se faire servir par les frères. Un jour nous avons sérieusement proposer de nous appeler tous, indistinctement, « frères !» Je ne sais pas pourquoi ça n’a pas marché ! Peut-être qu’aujourd’hui ...

Autre épisode cocasse : un père s’exonérait de faire la vaisselle parce que ses mains avaient reçu l’onction du Saint Chrême... incompatible avec tout détergent !  Plus largement il n’est pas rare de s’habituer à une certaine auréole que ­l’ordination pourrait exagérée jusqu’à l’abus de pouvoir et se savoir !  

Une Obéissance qui n’enrichit pas la communauté et les dons personnels de chacun n’est pas au service du bien commun elle est donc usurpée ! " L’obéissance ne peut être restrictive, elle n’est qu’extensive !"   L'obéissance à Dieu est chemin de croissance et donc de liberté de la personne, parce qu'elle consent à accueillir un projet ou une volonté différente de la sienne qui non seulement n'humilie pas ou n'abaisse pas, mais fonde la dignité humaine. » 11 mai 2008 LE SERVICE DE L'AUTORITÉ ET L'OBÉISSANCE N5

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